Missionnaire intérimaire à l'horizontal

Je pensais être morte depuis une semaine après m'être mangée cette cabine téléphonique d'un revers de tête, un soir dans un quartier très fréquenté par les jeunes étudiants. Elle m'a fait tourner la tête et l'alcool n'y était pour rien. Mais finalement non, je suis bien vivante ; suffisamment pour me laisser enrôler par une bande de nonnes exaltées un jeudi d'Ascension. Ça aurait été pour danser "Faites tourner les serviettes", j'dis pas. Mais un cantique, main dans la main, entre un seau de chaise-montauban prêt à déborder, un dentier en garde-manger et une odeur de pisse ancienne. J'étais pas dans le moo-moove quoi ! A leur mine déconfite, j'ai pris peur pour mon contrat de travail, alors en route pour la grande ronde. (Tant pis pour mes convictions personnelles, je prendrai celles des catholiques. ) J'ai tout de même gardé mes gants en latex, il parait que Jésus y est hermétique. Les voix du ciel sont impénétrables.

C'est bon, la voie est libre ; le ridicule ne tue plus.